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Pourquoi mon militantisme est le moteur de mon métier de graphiste

  • Photo du rédacteur: Alice - Les liens graphiques
    Alice - Les liens graphiques
  • 24 mars
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 28 mars

Peut-on concilier engagement militant et carrière professionnelle ? Graphiste et militante, j’ai fait le choix de ne travailler qu’avec des structures à impact positif. Un pari risqué ? Peut-être. Mais surtout une évidence. Voici mon parcours et pourquoi l’engagement est au cœur de mon métier.


Dès mes débuts en freelance, j’ai pris une décision radicale : travailler uniquement pour des structures à impact positif. Autour de moi, tout le monde m’a dit :


« Mais tu n’as pas peur de te fermer des portes ? »

Ou le fameux :


« Au début, tu seras sûrement obligée d’accepter tout ce qu’on te propose »

Je comprenais ces appréhensions, c’était logique. Et pourtant… elles me passaient vraiment au-dessus. Je vais vous expliquer pourquoi ce choix était plus fort que moi. Et même pourquoi, en fait c’était davantage une nécessité qu’un choix.



Retour aux sources


Retour en enfance. Un jour, ma mère a un déclic écolo. Toute la famille suit : on change nos habitudes, on consomme autrement. Nos soirées ? Des documentaires de Yann Arthus-Bertrand.


Je commence aussi à aller en manifestation avec mes parents ! 📢 Évidemment sans en saisir tous les enjeux, mais je suis contente d’être là et de hurler pour défendre mes droits. Je découvre le militantisme et j'ai le sentiment que c’est important de s’impliquer pour la planète, de faire entendre sa voix de citoyenne (merci maman).


Photo d'illustration - manifestation
Photo d'illustration - manifestation

Ado, je commence à acheter tous mes vêtements d’occasion, à une époque où aller en friperie, c’est vraiment pas stylé (et même plutôt la honte). Au fur et à mesure, je commence à me sentir en décalage avec les autres au collège.


En 3ème, arrive un drame familial qui me marquera à vie. Je ne le sais pas encore, mais j’entendrai plus tard parler de santé mentale et je ferai le lien avec cet événement.



Le déclic militant


Au lycée, je découvre le féminisme. Enfin, je mets des mots sur ce que je vis. Comme toutes les femmes, je subis du sexisme ordinaire… sans même en être consciente.


Alors, petit à petit je m’informe. Je découvre le concept de la charge mentale, de la culture du viol, des diktats de la beauté, du male gaze… et tant d’autres passionnants.


Quelques chiffres actuels :


  • Féminicides : 1 femme tuée par son compagnon tous les 3 jours, en France alors qu'environ un quart avaient déjà porté plainte pour violences (France Info, 2023)

  • Violences sexuelles : + 100 000 plaintes pour violences sexuelles déposées chaque année (122 600 en 2024), 2 à 6% des victimes portent plainte, et seulement 0,6% des agresseurs sont condamnés (France bleu, Vie publique 2025)

  • Charge mentale : 83% des rendez-vous médicaux en ligne sont toujours pris par les mères (HCE, 2025)


Slogan de collage féministe
Slogan de collage féministe

Je commence à me révolter, et à trouver le monde décidément de plus en plus injuste.


J'ouvre les yeux sur la réalité du monde, entre injustices sociales et urgence climatique. Je pense que depuis cette époque, je n’ai plus jamais regardé le monde autrement. Tu ouvres les yeux et tu ne peux pas « dé-voir ».


Malgré tout, avec le recul, je me dis que c’est une chance inouïe d’avoir découvert ça à cet âge si crucial pour grandir.


Grâce aux réseaux sociaux, je continue à développer mon militantisme. Je découvre le concept d’intersectionnalité, et d’autres luttes qui rejoignent le féminisme.


Photo d'illustration - My body, my choice
Photo d'illustration - My body, my choice

Je comprends qu’un monde plus égalitaire ferait aussi du bien aux hommes. Parce que dans notre société patriarcale et les rôles genrés qu’elle nous inculque, on apprend aux hommes à ne pas pleurer ou parler de leurs émotions.


Qu’il faut être fort (comme si ce n’était pas courageux de se montrer vulnérable).


Que ce rôle genré empêche donc souvent les hommes de chercher de l’aide lors de pensées suicidaires et de dépression (taux de suicide environ 4 fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes, en Europe).


Alors, je fais le lien avec le deuil a marqué ma famille et je me sens tellement en colère.



Contre cette société qui impose des rôles injustes, et qui ne prend pas au sérieux la santé mentale.



Mon parcours professionnel au service de l’impact positif


Après mes études en design graphique et communication, je suis embauchée dans une startup de l’ESS à impact social. Elle monte des ateliers de sensibilisation et fait de la formation pour changer les comportements sur des enjeux de société, via la ludopédagogie.


Des affiches réalisées pour Désclic
Des affiches réalisées pour Désclic

Je commence comme graphiste et illustratrice. Puis je deviens responsable de la communication. Au fil du temps, je découvre de nouveaux enjeux sociétaux.


Notamment des discriminations qui ne me ciblaient pas, au sujet desquelles je me suis vite rendue compte que je ne connaissais rien : le racisme, le validisme… J’y resterai 3 ans, 3 superbes années. 


J’y découvre aussi les besoins en communication des acteur.ices de terrain, et leurs problématiques spécifiques.



Photo du stand lors d'un salon professionnel
Photo du stand lors d'un salon professionnel

Il y a plein d’associations qui œuvrent pour rendre le monde meilleur. Des structures d’accueil qui travaillent le vivre-ensemble avec leurs jeunes. Des indépendant•es qui interviennent pour parler d’inclusion et lutter contre les discriminations. De collectivités qui lancent des campagnes pour promouvoir l’égalité FH.


Toute cette ardeur positive et concrète contribue à me redonner l’espoir d’un monde plus juste. Je découvre la facilitation graphique, et je trouve un sens à mon métier.





Pourquoi cette envie d'aider les structures engagées ?


Il y a plein de projets géniaux et engagés. Mais souvent, les structures ont d’autres priorités. Pas le temps, pas les ressources, pas le budget pour la communication... Aussi, elles ne savent pas toujours comment la facilitation graphique pourrait les aider à sensibiliser ou prévenir, et soutenir leurs actions sur le terrain.



Alors, c’est pour toutes ces structures que je souhaite travailler. Je veux m’engager à leurs côtés en les aidant à faire rayonner leur mission.


C’est pour cela que je suis devenue graphiste militante et que j’ai lancé mon studio de création engagé, Les liens graphiques.




Pourquoi travailler avec un•e graphiste engagé•e est un atout pour les projets sociétaux ? Récemment, deux personnes m’ont dit : "On préfère travailler avec une graphiste militante." Pourquoi ? Parce qu’elle intègre déjà la diversité dans ses illustrations.


Elles m’ont confié que faire de la pédagogie avec des graphistes et illustrateur•ices qui n'ont pas entamé de démarche de déconstruction, c’est bien plus chronophage.


Je n’avais jamais réalisé que mon militantisme pouvait représenter un gain de temps pour mes clients !



Mon ressenti aujourd'hui


Alors à cette question « Tu n’as pas peur de te fermer des portes » ? 

Bien sûr que si ! Mais en réalité, j’ai eu peur de plein d’autres choses. Comme tous ceux qui se lancent en freelance. Peur, doutes, défis… et pourtant, je fonce !


Mais, concernant les personnes avec qui je voulais travailler, je n’ai jamais fait marche arrière ou regretté ce choix. Alors oui, peut-être que j’aurais eu plus d’opportunités si j’étais graphiste pour tout le monde. Mais ça, il y en a déjà plein qui le font très bien, et ça n’est pas moi. Et puis, il y a sûrement des structures qui ont travaillé avec moi précisément parce que j'ai ce positionnement engagé.


Je suis fière de ma démarche, mais je ne veux pas être applaudie : j’ai juste osé faire ce que j’avais envie de faire. Ce que je pensais utile, ce que je pensais juste.


Facilitation graphique en cours de création
Facilitation graphique en cours de création

Aujourd’hui, je m’épanouis en aidant des structures engagées à porter leurs messages. Choisir mes clients est un acte militant. Ensemble, on crée un monde plus juste et positif.


Et grâce à ce choix, je me sens 100% alignée avec mes client·es. Au quotidien, c'est super motivant pour moi, et je suis à fond dans chaque projet !


Alors, en conclusion j'ai envie de dire : écoutez-vous, ne vous laissez pas trop influencer par les doutes des autres. Vos valeurs sont une puissante boussole !




Autrice : Alice Clavel, fondatrice et dirigeante du studio de création Les liens graphiques. J’utilise le graphisme et la facilitation visuelle pour rendre les messages engagés plus clairs et mobilisateurs 📢


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  • Pour faire connaissance ou parler de vos projets, contactez moi :)


Et vous, c'était quoi votre déclic militant ? Pourquoi avez-vous commencé à vous engager, et de quelle manière ?



Que souhaitez-vous lire le plus ici ?

  • Des inspirations et cas clients concrets

  • Apprendre des choses autour de la facilitation graphique

  • Comment communiquer plus efficacement avec le visuel

  • Des articles d'opinion et inspiration personnelle

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FAQ


❓ Pourquoi faire appel à une graphiste engagée ?

Une graphiste engagée comprend les enjeux sociétaux et sait comment les représenter de manière inclusive et impactante. Elle fait gagner du temps aux structures qui ne veulent pas perdre du temps à expliquer ces concepts à chaque nouveau prestataire.


❓ Avec quels types de clients je travaille ?

Je travaille avec des associations, ONG, entreprises de l’ESS, entrepreneur·euses engagé·es et toute structure ayant un impact social ou environnemental positif.


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